Plan général de l'exposition universelle de Roubaix en 1911

Plan général de l'exposition universelle de Roubaix en 1911
Ce plan montre l'étendue de l'Exposition Universelle de Roubaix en 1911. Celle-ci était installée aux abords du parc Barbieux et du nouveau Grand Boulevard de Lille à Roubaix et Tourcoing (sur la branche entre le Croisé Laroche et Roubaix). Cette manifestation internationale fut implantée sur les territoires des villes de Roubaix et de Croix dans les quartiers actuels de la Duquenière, du Créchet et du Fer-à-cheval. Une partie des installations avaient trouvé place dans le parc Barbieux lui-même (Gilbert Sayet tome 1 page 86 Collection privée ©)

FÊTES

La liste des fêtes organisées durant l'Exposition Internationale est impressionnante. Il s'agissait d'assurer le succès de cette manifestation par des événements festifs multiples et répétés. On note :

1) Des fêtes sportives avec notamment :
- Des matchs de football
- Des courses cyclistes
- Un Raid Paris-Roubaix Omnium
- Une fête de gymnastique scolaire
- Une fête de gymnastique de nuit
- De l'escrime
- De l'athlétisme
- De la boxe
- Un grand Carroussel attelé et monté

2) Des fêtes de l'aviation

3) Un Théâtre de Guignol

4) Un Corso fleuri

5) Une fête carnavalesque

6) Les fêtes de la Presse

7) Le couronnement de la Rosière au Village Flamand

8) Le Festival Permanent

9) Les concerts militaires

10) Les feux d'artifice et illuminations


Les Fêtes du Corso Fleuri en juillet 2011



Elles ont été reproduites sur une série de 10 cartes postales. Devant une foule importante cavaliers, cyclistes et attelages divers ont défilé le long de l'Avenue des Grands Palais.







Parmi les nombreuses fêtes données à l'Exposition, il convient de signaler tout particulièrement le " Corso Fleuri " qui paraissait, à Roubaix, pour la première fois, avec un grand développement et qui obtint un succès considérable. Il coïncida avec la visite du Bureau du Conseil Général de la Seine et du Conseil Municipal de Paris.












Tous ceux qui y concoururent rivalisèrent d'ingéniosité pour décorer avec goût, autos, voitures, vélos, etc., et donner à l'ensemble une note très pittoresque. Le soleil radieux qui brilla au cours ce cette inoubliable journée, les aida puissamment, d'ailleurs, à produire tout l'effet qu'ils attendaient de leurs heureuses combinaisons.

Pendant que se déroulait le cortège au long de l'Avenue des Grands Palais et de l'Avenue Jussieu, une bataille de fleurs très animée était engagée dans le public où toutes les classes de la Société se confondaient pour lutter joyeusement à coups de bouquets. La fête se termina par une abondante distribution de récompenses consistant en bannières et flots de rubans. Toutes les productions méritèrent d'être primées et ce fut devant un public enthousiaste qu'elles reçurent chacune la récompense qui lui était attribuée.
(Gilbert Sayet, tome 1 pages 579 à 581).





Photo ci-dessus à gauche : Les édiles parisiens à la fête du Corso Fleuri en juillet 1911, peu après la visite du Président Fallières. Il s'agissait de la deuxième venue du Conseil Municipal de Paris après sa visite du dimanche 28 mai en compagnie des représentants de Bruxelles.









Les Fêtes de l'Aviation


L'aviation prend son essor après une année 1909 riche en émotions. C'est le lancement des courses à étapes comme au mois de mai entre Paris et Madrid, puis entre Paris et Rome. Mais l'événement commence le 18 juin avec le départ du circuit européen qui réunit une quarantaine d'équipages sur un parcours à étapes de plus de 1 600 km reliant : Paris, Liège, Utrecht, Bruxelles, Roubaix, Calais, Londres pour terminer à Paris le 7 juillet.

























A l'origine, il devait y avoir une escale à Berlin. Mais des tensions entre les deux pays, alimentées par les journaux, sur un fond d'espionnage et de leadership industriel, entraînera la suppression de l'étape allemande.
Les constructeurs comme Farman, Morane, Blériot, Voisin, Déperdussin, Caudron, Sommer sont représentés par les meilleurs pilotes de l'époque comme Roland-Garros, Tabuteau, Vedrines, Vidart, ainsi que quelques représentants de Belgique, Pays-Bas, Angleterre, voire même de la Serbie.
La première étape connaît un début dramatique avec le décès de  trois concurrents dès le premier jour. Après des péripéties et des étapes mouvementées, seul neuf concurrents termineront. Le grand vainqueur est le capitaine Beaumont, pseudo du lieutenant de vaisseau Conneau, sur un monoplan Bleriot en 58 heures.



Le 26 juin 1911 Roland Garros survolait Roubaix

Il n'est pas possible de passer sous silence l'importante entreprise sportive dont le Comité d'Aviation de l'Exposition de Roubaix assuma la charge morale et pécuniaire. De juin à septembre inclus, c'est-à-dire durant quatre mois, un champ d'aviation superbement aménagé, dans un vaste terrain de 25 à 30 hectares, situé Avenue des Villas, c'est-à-dire à proximité de l'Exposition, a permis aux visiteurs de celle-ci, d'assister succesivement aux vols les plus audacieux d'excellents aviateurs tels que : Bathiat, Brindejonc des Moulinais, Sadi Lecointe, Champel, Baud, Védrines junior, Marc Pourpe, Domenjoz, Cordonnier, Mlles Dutrieux et Herveux, etc... Le champ d'aviation de l'Exposition de Roubaix fut aussi le théâtre de journées glorieuses, pour cette passionnante conquête de l'air : le 26 juin, les concurrents du " Circuit Européen d'Aviation " qui s'appelaient : Beaumont, Vedrines, Garros, Vidart, Prévost, Train, Tabuteau, Weymann, etc., etc ..., arrivaient de Bruxelles, par la voie aérienne, aux acclamations d'une foule enthousiasmée. Et le lendemain, à travers la tempête, tous ces " hommes-oiseaux " quittaient Roubaix pour se diriger vers Calais et l'Angleterre, affirmant ainsi devant les 20 à 30 000 personnes présentes, que le génie humain avait définitivement triomphé des éléments. (Gilbert Sayet, tome 1, pages 567 et 568).

A l'occasion de l'Exposition, Roubaix avait été placé 5ème étape sur le circuit européen de l'aviation. Un aérodrome avait été aménagé avenue des Villas (avenue Gustave Delory) dans le prolongement des rues Carpeaux et David d'Angers. Vedrines vainqueur, des 10 concurrents, de l'étape sur son monoplan Morane de 70 chevaux avait couvert par un vent très violent la distance Bruxelles Roubaix en une heure.

Photo ci-dessus : Vedrines recevant des fleurs des mains d'une petite fille, après son atterrissage au Champ d'Aviation de Roubaix (Circuit Européen).


Voir la suite ICI

La Fête sénégalaise


La VIIIe Fête Fédérale du 4 juin 1911


Les Fêtes de Préparation Militaire








Photo ci-dessus : Lors du concours de préparation militaire
Monsieur Chéron, président de l'Association, ayant à ses côtés Monsieur de Lauwereyns, président du Comité d'Organisation, présente le drapeau de l'Union aux Sociétés présentes. Cette cérémonie se déroule sur le stade à côté du Luna Park. Faute d'un nombre important d'épreuves sportives et notamment de matchs de football, beaucoup de manifestations se déroulèrent à cet emplacement. L'importance de la foule qui suit cet événement reflète le sentiment patriotique et malheureusement l'ambiance belliqueuse trois ans avant la première Guerre Mondiale.


Le Grand Tournoi d'Escrime des 23 et 24 juillet 1911


Les combats de coqs













Les combats de coqs sont aussi vieux que la domestication du coq sauvage. Le coq sauvage Gallus gallus aurait été domestiqué en Asie pour ses qualités belliqueuses. Cela date de la sédentarisation des premiers agriculteurs dans ces régions.

D'Asie, la pratique s'est répandue en Europe grâce aux Romains et aux Phéniciens. Il eut beaucoup de succès en Grande-Bretagne, en Irlande, en Espagne, dans les Flandres (belge et française). Il fut tellement populaire en Angleterre, notamment dans l'aristocratie que Cromwell décida de l'interdire pour éviter les rassemblements des royalistes autour des "pits", arènes.
D'Europe, il fut exporté aux États-Unis par les Anglais et les Irlandais, au Brésil par les Portugais et dans le reste de l'Amérique latine par les Espagnols. Aux États-Unis, il fut pratiqué par les premiers présidents et fut tellement populaire que l'aigle américain fut préféré de justesse au coq de combat comme symbole national. Certains lui reprochaient de rappeler le colonisateur anglais puisque bon nombre de souches de coqs de combat provenaient d'Angleterre.
L'Afrique l'a moins connu, mis à part Madagascar où il fut amené par les Mérina de Malaisie et par les commerçants arabes. En Asie, il reste très pratiqué sauf bien sûr par les peuples nomades.

La majorité des pays condamnent la pratique des combats de coqs comme par exemple le Canada où les contrevenants sont accusés d'infliger des sévices inutiles aux animaux. Néanmoins, en 2008, 27 pays autorisaient ou toléraient encore l'organisation de combats de coqs.
En France, il est autorisé dans les localités où la tradition est ininterrompue, c'est-à-dire dans une vingtaine de gallodromes des départements du Nord et du Pas-de-Calais et dans ceux des Dom-Tom.
À noter que le mot « gallodrome » utilisé dans la loi, est traduit par « pitt » dans les Antilles et « rond » à la Réunion. La même loi réglemente les courses de taureaux.

La domestication du coq sauvage (Gallus gallus) est apparue dès que l'homme s'est sédentarisé en Asie. De cueilleur-chasseur, il est devenu agriculteur. De nomade, il est devenu sédentaire. La domestication des volailles allait lui fournir des œufs et de la viande. Mais surtout cela lui permit de s'identifier à cet animal qui lui ressemblait tellement. Comme lui, il est bipède. Il a un dimorphisme sexuel bien marqué. Il apprécie les céréales tout en étant omnivore. Il défend sa famille contre les prédateurs. Et finalement, il combat avec les semblables de son sexe pour s'approprier un territoire et une ou des femelles. En organisant des combats de coqs, les premiers agriculteurs trouvaient un moyen de réguler les conflits entre eux par l'intermédiaire de leurs coqs. L'agriculture avait permis à l'homme d'avoir une abondance de nourriture mais aussi lui imposait de vivre nombreux sur un espace réduit. Les conflits virils à l'intérieur de la communauté pouvaient présenter un danger. Il fallait orienter, sublimer cette agressivité sans qu'elle ne nuise à la communauté. Les hommes d'une communauté ne pouvaient s'entretuer. Une solution était un sport ritualisé, telle que la lutte. Une solution encore plus efficace fut le combat de coqs qui permettaient aux propriétaires de s'affronter quels que leur force physique ou leur âge, et sans risquer d'estropier un membre de la communauté.





Le Grand Tournoi Européen de football


La fête de la Rosière, le 14 juillet 1911















Au nombre des nombreuses fêtes populaires dont l'enceinte de l'Exposition fut le théâtre, de mai à octobre, il convient de citer celle qui fut organisée le 14 juillet, au Village Flamand, à l'occasion du couronnement d'une rosière.

Cette fête provoqua un enthousiasme délirant dans la foule qui était accourue pour y assister. Elle comprenait dans son programme, le couronnement de la rosière, un cortège carnavalesque composé de 80 figurants, pompiers, chœurs, musiciens, paysans, paysannes, chars, municipalité et gardes champêtres fantaisistes, etc., et quelques scènes comiques, qui tinrent en liesse les promeneurs pendant une grande partie de l'après-midi. (Gilbert Sayet, tome 1 pages 584 à 588).



Les illuminations



Les fêtes de la Presse






















Elles se déroulèrent les 12, 13, 14 et 15 août  qui furent les jours les plus torrides de toute l’exposition. Les géants Jehan de Roubaix, Catherine et Jean-Louis furent baptisés après avoir été déclarés le dimanche précédent à la mairie du Village Flamand par les géants lillois Lydéric et Phinaert. Le succès fut phénoménal.


Les courses cyclistes

La course cycliste Paris-Roubaix

La 16e édition de la véritable course cycliste Paris-Roubaix avait eu lieu le 27 mars 1911 et avait été remportée pour la troisième année consécutive par le français Octave Lapize. Ceci constituant un nouveau record.














L’arrivée d'une course cycliste Paris-Roubaix eu lieu pour une unique fois au Parc Barbieux dans l’enceinte même de l’exposition. Le 25 mai, 355 concurrents s’étaient élancés de Paris à 7h37 du matin. Guénot arriva le premier au stadium de l’Exposition de Roubaix à 17h01.


René Guénot, le vainqueur de la course cycliste Paris-Roubaix, qui arriva pour l'unique fois au Parc Barbieux dans l'enceinte de l'Exposition Internationale de Roubaix le 25 mai 1911. Le lavallois qui avait terminé deuxième l'année précédente remporte au sprint cette course de 230 kilomètres des coureurs cyclistes indépendants.
L'Omnium cycliste Paris Roubaix

En septembre 1911, se déroule le raid Paris Roubaix Omnium, prévu initialement le 16 août. Cette épreuve en deux étapes oppose des cyclistes, des cavaliers et des coureurs à pied. 


A gauche du terrain de football du Stadium, les tribunes de premières encadrant la tribune présidentielle. Au fond les tribunes de secondes.


Le Stadium

Extrait de la presse locale (février 1911)
Les sports à l’Exposition de Roubaix. 

Le calendrier des fêtes sportives
Une série d’importantes manifestations. 
Un stadium pouvant contenir 10 000 personnes. L’exposition internationale du Nord de la France qui se tiendra à Roubaix de mai à octobre prochain, va être le prétexte de nombreuses manifestations de tous genres. Dans une région essentiellement sportive comme le Nord, les sports devraient inévitablement jouer, à cette occasion, un rôle important. Le comité exécutif de l’exposition de Roubaix l’a compris, aussi vient-il de décider qu’un vaste « stadium » (ou terrain de sports) serait aménagé dans l’enceinte de l’exposition avec tribune et gradins pouvant contenir plus de 10 000 personnes. 
 Voici, d’ailleurs le calendrier des fêtes sportives qui se dérouleront en grande partie sur le stadium de l’exposition de Roubaix et dont l’organisation a été confiée à divers clubs ou comités ayant déjà faits leurs preuves. 
- 7 mai : Finale de championnat de France militaire de football association 
- 14 mai : Grand match de professionnels anglais (football association) 
- 20, 21 et 22 mai : Congrès des sociétés de préparation militaire et concours divers. 
- 25 mai : (Ascension) Grand concours européen de football association (éliminatoire) 
- 25 mai : Course cycliste Paris Roubaix (coureurs indépendants) 
- 28 et 30 mai : Grand concours européen de football association (finale) 
- 26, 27, 28 et 29 mai : Tournoi de Lawn-tennis Club de Roubaix (sur son terrain) 
- 6 juin : Exposition des lauréats du concours colombophile de Chantilly et lâcher de pigeons 
- 8, 9, 10, 11 et 12 juin : Congrès internationale de la chasse et « semaine canine » du club Saint Hubert du Nord 
- 18 juin : Exposition des lauréats du concours colombophile d’Orléans et lâcher de pigeons 
- 26 juin : Concours de fanfares cyclistes et de sections de mouvements d’ensemble 
- 1er juillet : Journée réservée à la fête de gymnastique (hors de l’exposition)
- 2 juillet : Fête de gymnastique scolaire, mouvement d’ensemble et exercices divers par les élèves des écoles publiques 
- 9 juillet : Exposition des lauréats du concours colombophile de Bordeaux et lâcher de pigeons 
- 14 juillet : Concours d’aviation (hors exposition) 
- 16 juillet : Course de marathon pédestre et épreuves athlétiques 
- 23 et 24 juillet : Championnat d’escrime 
- 6 et 7 août : Arrivée du Tour de France cyclistes (coureurs indépendants) 
- 13, 14 et 15 août : Championnat de boxe et de lutte
- 16 août : Arrivée du raid Paris-Roubaix (handicap- omnium entre cyclistes, pedestrians) 
- 20 août : Fête cycliste populaire 
- 11 septembre : Exposition automobile agricole 
- 17 septembre : Grand prix cycliste sur route (coureurs libres et indépendants) 
- Fin septembre : Etape du concours de véhicules industriels automobiles 
- 5 octobre : Fête olympique avec le concours d’athlètes renommés 
- 13 et 14 octobre : Congrès de l’Union vélocipédique de France 

 D’autres projets dont l’étude n’est pas terminée viendront vraisemblablement complétée ce programme pourtant déjà si vaste et si varié, on peut déjà dire que Roubaix sera en 1911 le rendez vous des sportsmen comme des industriels. Ajoutons que depuis le 1er février un secrétariat spécial pour les fêtes sportives de l’exposition est ouvert en permanence, 11 contour Saint Martin (Grand Place) à Roubaix dans un local mis gracieusement à la disposition des organisateurs par le « Nord Touriste » et « l’Automobile club du Nord ».